25.06.12
Paupières d'étoiles
On n'entendait pas la Mer. Seulement le moteur assourdi d'un bateau qui transportait quelque marchandise inavouée dans l'ombre. Notre bande s'était installée pour cette ultime veillée juste au dessus du torrent, sur ce plateau où la majorité d'entre nous s'était rencontrée pour la première fois. Le feu était allumé, je ne me souviens plus qui l'avait lancé. Nous avons mangé de bon appétit. En bonne compagnie, la nourriture, quelle qu'elle soit, est toujours meilleure. Pedro avait apporté quelques bouteilles de vieux Xérès.... [Lire la suite]
31.05.12
Un sourire que je ne connais pas...
Parce qu'aujourd'hui mon almanach a décidé, seul, d'afficher le 31 mai 2012.J'ai reçu cette nuit des nouvelles d'un sourire que je ne connais pas. Un sourire que je n'ai jamais croisé.Mais des nouvelles que j'ai lues avec plaisir.Mon APN (Tu sais, celui qui fait des tâches sur les photos!) m'a fait ce clin d’œil qui résout nombre de problèmes tout naturellement.-Et ton banc de pierre ?-Mon banc de pierre ?...Je n'ai pas coutume de m'empourprer mais quelque chose m'a réchauffé les pommettes.Imagine moi au cœur de la... [Lire la suite]
10.12.11
Je gardais les oies...
La nuit, quand les volets fermés s'ennuient et que les ombres sans nom peuplent les jardins endormis, j'aime bien me blottir dans la chaleur de la cuisine. Le repas englouti se fait oublier et rien n'en subsiste, hormis un léger parfum de laurier et de thym. Les lampes d’aujourd’hui s'efforcent de nous rappeler les loupiotes d'antan, conviviales et rassembleuses. L'ambiance est quiète et sereine, l'air est paisible et apaisant. Et pourtant...
Je me revois, enfant, assis au bord de la table de bois. Ma grand-mère, une brave... [Lire la suite]
23.10.10
Au bord de ta montagne
J’ai écrit ces quelques
lignes un matin, très tôt. Tout le monde dormait encore et l’air
s’offrait un calme surnaturel. Les mots sont venus sans volonté réelle,
tout naturellement. Je les avais enregistrés sur un machin “AimeP3” et
les avais oubliés. Les voici, tels quels: Alors je me suis
assis au bord de ta montagne. Elle qui me grignote le sommeil chaque
nuit, je ne peux m'empêcher de l'aimer. Elle s'offre, entière, et le
vent qu'elle m'envoie se glisse sous ma chemise moite. Car il faut la
mériter, il faut transpirer, il... [Lire la suite]
07.08.10
Le premier soupir de la Maison aux volets bleus.
Le
premier soupir du premier matin. La moyenne montagne ne laisse pas mes
nuits aussi tranquilles que celles de la Mer. Tu sais que je dors peu
mais en altitude, c'est pire. La maison aux volets bleus raconte tant de
choses quand les heures s'étirent dans les silences nocturnes. Les
poutres, les planchers n'attendent que les heures paisibles. Et je ne te
parle pas des solides murs de pierres...
Les éléments s'interpellent et pour qui sait tendre
l'oreille, la nuit devient le théâtre des vies abouties emmurées. Des ... [Lire la suite]
15.05.10
Un jeudi matin. Je crois...
La nuit,
lassée par une bruine à peine vaporeuse, avait décidé de s'esclaffer
par un grand éclat de soleil. Lui, comme de coutume, n'en faisait qu'à
sa tête. Qu'il avait rayonnante d'ailleurs. Mais pas ce jour là! Ils
se taquinaient donc sans prendre garde à ceux qui les attendaient. Ou
qui les espéraient. Je m'étais
caché deux ou trois heures derrière des paupières qui luttaient
toujours. Elles ne pensaient qu'à s'écarquiller. J'avais beau les
raisonner, rien n'y faisait. Quatre murs me séquestraient et la fenêtre
... [Lire la suite]
13.03.10
La nuit m'a happé...
La nuit m’a happé en douce alors que je fermais les volets. Je n’aime pas m’enfermer mais la nuit m’aide à passer ce cap en baissant les paupières. Passage inconstant entre deux éclairages. C’est ensuite le moment où la sécurité, le confort, toutes ces sensations douillettes viennent encombrer la première pièce. Je rentre dans cette coquille et m’y installe. Je ne pense plus au dehors, les volets sont une barrière plus que physiques. Je suis bien chez moi. Je m’y blottis.La maison m’engloutit et je m’y laisse glisser dans une paisible... [Lire la suite]
12.12.09
Par la fenêtre...
C’est ce que je vois de ma fenêtre... Une image imprimée dans un coin de ma mémoire, le coin des jolies choses à ne pas oublier. Ma nuit est interminable. Je
me souviens avoir eu très froid dans la salle d’opérations.
Incorrigible, avant de m’évader de ma réalité douloureuse, j’ai capturé
quelques sourires. Un ultime bouquet d’hommes et de femmes masqués qui
s’apprêtaient à m’envoyer au pays des songes. Et le grand sorcier ! Magnifique !... un regard bleu métallique. Froid et rassurant à la fois. Ma nuit est... [Lire la suite]
09.10.09
Le silence reprit ses droits.
Le silence reprit ses droits. Le jardin renonça à dissimuler sa magie. Et ses mystères aussi. Les
gouttes d’eau s’animèrent, se tournant les unes vers les autres. Elles
s’échangèrent des éclats d’argent, des clins d’œil retenus depuis trop
longtemps. Elles qui frémissaient en silence se mettaient à danser. Les
rumeurs de la ville les effleuraient à peine, celles de la campagne
toute proche les ensorcelaient bien plus fort. La
nuit dégrafa son corsage, exposant les novas d’un ailleurs
inaccessible. Le banc de pierre se... [Lire la suite]
02.04.09
Moment tranquille
Il y a déjà quelques jours que je voulais envoyer ce
message et ces deux photos prises au cours d’une promenade. On y voyait
deux choses qui m’ont marqué. La première est cette ligne droite
marquant l’autre berge du canal. Cette ligne droite qui refuse que les
reflets ne se perdent dans les ombres végétales.
Petit à petit, sans un bruit, le jour se
métamorphosait en nuit. L’ait était sec, ne se faisait pas prier pour
entrer dans mes poumons. Les reflets des grands arbres tissaient en
silence les robes... [Lire la suite]